Conseil Municipal du 30 janvier 2021
Liens directs vers les interventions de nos élus au CM :
- Délibération 1 – Délimitation des quartiers.
- Délibération 2 – Création d’un Conseil des jeunes.
- Délibération 6 – Vente des biens immobiliers de la rue Derain.
- Délibération 11 – Aide à l’acquisition d’un dispositif d’alarme.
- Délibération 8 – Débat d’Orientation Budgétaire
Délibération 1 – Délimitation des quartiers.
Monsieur le maire, Mesdames, Messieurs les adjoints et conseillers,
On ne peut que se réjouir que la ville de Marcq soit volontariste en matière de démocratie participative et que vous entendiez adosser cette volonté sur des quartiers géographiquement délimités.
Cela semble rationnel et bienvenu. Jusqu’ici les Belles-Terres n’était pas un quartier de “plein exercice” mais juste une partie du quartier du bourg. Pourtant, en sillonnant le-dit quartier, la signalétique ne manque pas.
Les panneaux du Court Voiturage – dont on n’entend étrangement plus parler- indiquaient déjà cette destination comme celles des 7 autres quartiers. Cette délibération vient donc établir ce qui existe déjà.
Cependant, je formule ici un vœu : que les “belles-terres” ne deviennent pas d’ici quelques mois, les “belles pierres” ou plus basiquement les terres du béton et du bitume. En effet, cette délibération qui crée un quartier, donc avec vraisemblablement des “habitants” en plus, un quartier où va s’ouvrir le “dialogue” avec un conseil de quartier, cette délibération est bien un des outils ouvrant à l’urbanisation de cet espace encore préservé.
Nous ne doutons pas que de nouvelles constructions d’habitations (une délibération a déjà été retirée en urgence d’un précédent conseil sur ce sujet) viendront prochainement entourer votre projet de “sport valley”, où vous avez déjà cédé du foncier et ne manquerez pas d’autoriser la construction d’un complexe aquatique, sans étude d’impact environnemental, et sans concertation.
La ferme aux oies était déjà une aberration en termes d’aménagement urbain : déconnectée de la ville, injoignable par des transports collectifs efficients, artificialisant inutilement les sols pour créer des parkings.
Mon vœu, notre vœu, vous l’avez compris, est de préserver réellement l’intégralité des belles terres et non uniquement sa partie septentrionale que vous réduirez progressivement.
Que les Belles Terres le restent et ne soient pas une nouvelle victime de la politique du tout-béton ! Nous nous opposons donc à ce projet aux fausses apparences techniques.
Délibération 2 – Création d’un Conseil des jeunes.
Monsieur le maire, Mesdames, Messieurs les adjoints et conseillers,
J’ai une pensée particulière aujourd’hui pour tous ces jeunes qui sont parmi les premières victimes psychologiques et économiques de la crise sanitaire.
Véritable outil au service de l’apprentissage de la démocratie, de la citoyenneté et de l’engagement individuel et collectif, un Conseil Mu-ni-ci-pal des Jeunes est en principe destiné à écouter et à accompagner les projets des jeunes d’une commune.
Et nous attendons qu’en son sein, ils fassent des propositions concrètes pour améliorer la politique pour la jeunesse et pour la commune en général.
Et pourtant, le projet de délibération présenté ce jour diffère en quelques points de cette définition communément admise.
1ere considération : Il ne s’agit pas d’un conseil municipal des jeunes mais d’un “simple conseil”. La nuance interroge sur la légitimité et sur l’envergure du projet. Allons- nous voir vivre une véritable instance démocratique ou un simple groupe de travail générationnel ?
2eme considération : le débat en commission a permis de préciser les questions d’âges sans pour autant expliquer la rupture de continuité et la complémentarité attendue avec le Conseil Municipal (cette fois) des Enfants.
Plus étrangement, la version de la délibération présentée ici diffère sur une question de conjugaison. L’emploi du mode conditionnel dans le paragraphe consacré à la sélection des jeunes conseillers est particulièrement surprenant. “ Des entretiens de sélection seraient organisés en présence de l’élu” “ un groupe de 24 jeunes serait retenu”
En conjugaison française, l’emploi du conditionnel exprime un souhait ou une hypothèse, ou que le fait, l’action soit soumise à une condition. Comment, en droit et en toute légalité, cette délibération va-t-elle s’appliquer ? Est-ce l’élu qui va souhaiter faire des entretiens ? souhaiter les organiser ? Les jeunes retenus seront- ils retenus de façon hypothétique ? ou soumis à des conditions non prévues par la présente délibération ? Dans sa seule formulation, le mode de désignation n’est ni clair, ni compréhensible, ni intelligible. Ne parlons donc pas à ce stade de la mise en pratique.
3eme considération : Le CGCT dispose que le conseil municipal règle par ses délibérations les affaires de la commune. On ne peut qu’être surpris que, sans même attendre la décision du conseil, ● la communication sur la création d’un conseil des jeunes soit déjà menée, tambours battants, à grand renforts de publications sur les réseaux sociaux et, ce depuis plus de 15 jours; ● qu’un formulaire d’inscription en ligne soit déjà opérationnel sur le site internet de la ville depuis cette même époque ● et quelle surprise d’entendre en commission qu’il y a déjà des candidatures et que l’on a commencé à les étudier (établissement scolaire, âge, quartier !) et que les inscriptions seront closes avant fin février, calendrier à l’appui !
4eme considération : la période actuelle, le contexte sanitaire n’est pas propice au dialogue et nombre d’associations et clubs que fréquentent nos jeunes, fonctionnent au ralenti quand ils ne sont pas complètement fermés. Face à des protocoles sanitaires complexes, les établissements scolaires organisent des demies-classes, ferment, réouvrent etc. Dans ces conditions, on imagine difficilement comment informer largement et réellement nos jeunes de la création à venir de cette instance. 5eme considération – On peut entendre qu’il s’agit d’une expérimentation, que ce sont aux jeunes de construire aussi ce conseil.
Néanmoins, le flou autour des moyens consacrés à ce dispositif persiste et interroge également : moyens humains et particulièrement moyens financiers ● il a été indiqué en commission qu’il n’y aurait pas de budget dédié en amont pour des éventuels projets : soit. En revanche un budget de fonctionnement annoncé à 10 000€ en commission pour assurer quelques menues dépenses et pots conviviaux semble être une somme bien rondelette.
A moins que ces financements ne soit pris sur les lignes du protocole… la réponse à cette question n’a pas été ni franche, ni massive Pour conclure, nous sommes face à une bonne idée, mal préparée.
Il n’est pas dans nos intentions d’empêcher les jeunes de s’exprimer ou de se construire à travers un engagement collectif et citoyen. Bien au contraire!
En revanche, le cadre proposé est en l’état trop aléatoire, trop flou et bien impréparé.
Nous vous proposons, afin que les élus en charge de cette délégation, les conseillers intéressés et les techniciens puissent remettre l‘ouvrage sur le métier, de retirer ce projet de délibération de l’ordre du jour.
Retravaillé, clarifié et sécurisé, nous ne doutons pas que ce conseil adoptera la création d’un conseil municipal des jeunes lors de sa prochaine séance à l’unanimité. Nous vous remercions.
Délibération 6 – Vente des biens immobiliers de la rue Derain
Monsieur Le Maire, Mes chers Collègues,
L’idée de vendre l’ancienne imprimerie Bailly à un restaurateur peut être plaisante surtout lorsqu’il s’agit du chef du ROZO restaurant étoilé bien connu.
Cependant, comme souligné en commission, nous nous interrogeons sur le manque cruel de places de stationnement dans ce secteur très urbain.
L’arrivée d’un nouveau restaurant dans un secteur déjà bien fourni nous interroge également.
Enfin, nous souhaiterions savoir pourquoi avoir pris la décision de vendre ce bien alors que pour un autre restaurant dans la même rue, la décision fut prise de conserver le bien dans le patrimoine marcquois, d’y faire la totalité des travaux pour un montant très important pour finalement le louer pour un loyer très modique de 1500euros par mois.
Il y a la deux poids deux mesures que nous ne cernons pas et qui pose vraiment questions !
Enfin, ce bâtiment n’était-il pas destiné à recevoir un équipement type ludothèque. C’est ce que nous avions entendu.
Merci donc de nous apporter vos précisions sur ces différents points.
Délibération 11 – Aide à l’acquisition d’un dispositif d’alarme.
Monsieur Le Maire, Mes chers Collègues,
La délibération présentée ce matin, nous propose de valider une aide financière à l’achat ou à la location d’un système d’alarme destiné aux foyers marcquois.
Personne ne peut bien sur voter contre une telle mesure tellement il est populaire de recevoir de la part de sa commune une petite aide financière.
Le succès sera au rendez-vous : n’en doutons pas et d’ailleurs pourquoi les marcquois s’en priveraient ils ?
Après tout n’est-ce pas une façon pour eux de récupérer une partie de leur lourde imposition. C’est en quelque sorte un juste retour sur investissement.
A y regarder de plus près on est en droit de se dire que c’est une aide de plus après déjà beaucoup d’autres.
Mais n’est-ce pas avant toute chose une facilité, un raccourci, pour dire que l’on agit pour la sécurité ?
Une nouvelle mesure permettant d’argumenter face un contradicteur inquiet des cambriolages fréquents dans notre ville.
Qui ne le serait pas ?
Revenir chez soi un dimanche en fin de matinée et retrouver l’une de ses portes fenêtres défoncée. Savoir qu’une personne a pénétré chez vous par effraction et s’est invitée dans ce que vous avez de plus intime, dans votre vie personnelle…C’est un vrai drame.
Porter plainte et demander si les caméras sont fonctionnelles et au final se voir entendre que non est déprimant. N’avoir aucune nouvelle du suivi de sa plainte et ne même pas connaitre les suites qui y sont données…c’est énervant.
Nous sommes nombreux dans ce cas.
Alors oui, les marcquois sont inquiets. Et à juste titre, ils s’équipent, achètent des alarmes ou les louent chaque mois pour se protéger, construisent des murs de clôture, posent des portails et remplacent leur porte d’entrée…Tout cela est-il bien normal ?
Plutôt qu’une aide de 100 euros pour une location et 400 euros pour un achat j’aurai préféré que l’on m’indique quelle alarme choisir, vers quel fournisseur me tourner, et à l’aide d’une consultation, me proposer un vrai prix de vente ou de location négocié pour un achat groupé.
Cette aide coutera à notre ville 100.000 euros par an et devra peut-être comme les autres, vu son succès être amendée en cours d’année…
Rien ne remplace la présence de patrouilles sur le terrain et même s’il s’agit d’une compétence régalienne de l’état, les marcquois attendent de nous une politique forte dans ce domaine.
Le budget pour cette aide représente deux postes de policiers municipaux à temps plein sur le terrain.
La volonté politique sur ce thème comme sur les autres est possible. Encore faut-il le vouloir.
Délibération 8 – Débat d’Orientation Budgétaire :
Monsieur Le Maire, Mes chers Collègues,
Comme chaque année, nous avons à débattre ce matin des futures orientations budgétaires de notre ville.
L’arrivée du COVID a perturbé le fonctionnement normal de notre institution ce qui explique que ce débat soit mené si tardivement. Nous le comprenons.
Notre ville comme toutes les autres doit faire face à des contraintes nouvelles et inédites. Elles ont été rappelées par Pascal LHEERBIER dans son introduction.
Pour autant, la commune supporte bien les couts engendrés et les recettes financières prévues pour 2021 ne baissent pas de manière significative.
Il en va de même pour la Dotation Globale de Fonctionnement qui au final n’influe pas sur le résultat projeté.
Et enfin, la réforme de taxe d’habitation n’aura que peu de conséquences sur nos finances car étant entièrement compensée par l’état.
Mais le doute demeure sur une compensation stable et pérenne ou dégressive de cette taxe. Ce gouvernement n’a en effet pas figé son devenir dans les textes. Nous le regrettons !
La majorité municipale LR/LREM devrait en ce sens soutenir une motion publique exprimant son mécontentement afin de défendre nos finances communales. Nous soutiendrions bien sur toute initiative allant dans ce sens.
Autre point d’inquiétude : le dynamisme des bases permettait à notre ville quelques jolies surprises budgétaires. Cela est terminé et la compensation nous plonge encore plus dans l’inconnue.
Enfin, point de satisfaction les DMTO sont toujours dynamiques. Nul doute qu’ils le resteront et que cela représentera encore – permettez-moi l’expression – un joli bas de laine.
Bref, la santé financière de notre ville ne devrait pas trop subir le contexte national et local mais soulignons que notre seule marge de manœuvre future sera la modification des taux de la Taxe Foncière. Ce qui est – il faut le souligner – un moyen d’action très léger.
Les réserves financières actuelles devraient être très largement réduites avec rappelons le des investissements tels que le très discutable complexe cinématographique payé cash.
Coincée dans le très mauvais dogme du refus de l’emprunt, la majorité municipale réduit ses marges pour l’avenir et jette les bases de budgets futurs plus contraints.
Pour conclure, ce qui porte atteinte à la santé financière de notre ville ce ne sont ni les réformes, ni le contexte inédit que nous vivons mais bien vos choix de gestion.
L’avenir nous dira que nous avions raison et la vente de notre patrimoine restera la solution ultime pour équilibrer des budgets d’investissements impossibles à financer.
Mais venons en maintenant aux grandes orientations pour 2021 avec tout d’abord la sécurité que consacre une large part du document qui nous a été remis.
Il n’existe pas dans notre ville de commission ad’hoc ou nous pourrions donner notre avis, disposer des chiffres et débattre ensemble des solutions proposées. Il nous faut attendre de recevoir les délibérations pour connaitre vos projets en ce domaine.
Propositions qui sont donc lancées sans concertation. Nous apprenons donc que les revolvers vont être remplacés par des pistolets semi-automatique… est ce bien nécessaire ? combien de balles ont été tirées avec nos armes depuis leur mise en service. Il s’agit certes d’un moyen de dissuasion que nous ne remettons pas en question. Mais quid du montant nécessaire pour remplacer nos revolvers par des pistolets semi automatiques ?
Sur les autres actions, nous soutenons bien sur votre politique avec les réserves que nous évoquerons tout à l’heure dans une prochaine délibération.
Nous réitérons ici que la sécurité doit être une priorité pour nos citoyens.
Parlons développement durable et rappelons notre souhait de ne pas voir la construction d’un nouveau quartier à côté de la ferme aux oies. Nous souhaitons également l’essor de vrais repas confectionnés à l’aide de circuits courts.
Nous insistons sur le fait que planter des arbres c’est bien mais que limiter les constructions, qui plus est sur des terrains appartenant à la commune ; c’est mieux !
Evoquons la démocratie participative avec une refonte urgente des comités de quartier que nous souhaitons, plus ouverts, plus démocratiques. La création d’adjoints de quartier n’a pas favorisé le lien élus–habitants. La création de ces strapontins bien décevants destinés à satisfaire certains ou à compenser l’amertume d’autres n’a rien amélioré.
Les ateliers citoyens ne rencontrent pas le succès escompté malgré une large communication.
Côté éducation : soulignons la qualité de nos écoles publiques toujours très bien entretenues. Rappelons cependant le souhait des parents d’élèves d’être entendus et écoutés pour leurs petites demandes du quotidien, leurs souhaits de matériels ou d’aménagement.
Côté action économique : nous avons soutenu les aides octroyées aux commerçants et artisans. Nous pouvons aller encore plus loin. Nous serons toujours derrière la majorité pour cela.
Côté culture : vous connaissez notre position quant à l’extension de l’actuel conservatoire. Mal placé, peu accessible, sans parking, et dont les salles ne sont pas adaptées – vous le savez bien. Vous allez défigurer ce si joli jardin tout en ne satisfaisant pas totalement les besoins des utilisateurs. Une occasion manquée de réaliser un équipement cette fois bien utile et souhaité par notre population.
Côté famille : le nombre de places en crèche est toujours bien insuffisant. Les jeunes ménages qui s’installent cherchent parfois désespérément une place pour leurs enfants.
Bien d’autres sujets appelleraient de notre part des observations. Les mois qui viennent s’annoncent chargés pour nous tous.
Nous en sommes conscient : le travail ne manquera pas pour le groupe minoritaire que nous représentons. Notre équipe dispose de relais sur l’ensemble du territoire de notre commune. Vous pouvez compter sur notre pugnacité pour remonter les demandes qui nous sont faites, pour défendre les valeurs auxquelles nous croyons sans faiblir, sans douter, toujours dans le respect et sans attaques personnelles.
Nous serons toujours au rendez-vous des bonnes idées, des belles actions. Nous comptons sur vous pour nous y associer, pour nous informer et pour l’échange d’informations qui doit être la norme et non l’exception comme dans toute démocratie.
Alors en ce début de mandat, bâtissons une ville ouverte, généreuse au profit de ses habitants : ils le méritent !
Je vous remercie de votre attention.