Intervention de Denis Tonnel sur le PLU (Conseil municipal du 20 mars 2018)
Mr le Maire,
Mes Chers Collègues,
La délibération qui nous est présentée ce soir nous propose d’émettre un avis favorable ou défavorable sur la modification du PLU.
Or, comment émettre un avis sur un dossier aussi lourd et important qui nécessiterait beaucoup plus qu’un simple débat en conseil municipal ?
Comment émettre un avis sur un plan qui fixera les données urbanistiques de notre ville pour les 30 ou 40 prochaines années sans avoir au préalable mis en place des réunions d’informations, de concertations que ce soit pour les habitants ou les élus que nous sommes.
En commission urbanisme, nous avons d’ailleurs regretté que la présentation de ce soir ne nous ait pas été remise. Vous privez ainsi les élus du recul nécessaire sur un dossier complexe et dense : ce n’est pas ce que j’attends du débat démocratique et du respect des oppositions; ce n’est pas ce qu’attendent les marcquois de leurs élus.
Le document n’était pas prêt semble-t-il et nous le regrettons.
Mais revenons au fond : la délibération qui nous est remise propose de fixer 6 axes forts pour notre commune.
Comment pourrions-nous émettre un avis défavorable sur ces 6 points tant ils nous semblent TOUS aller de soi et correspondre aux combats menés depuis deux ans par UNM. Il s’agit en fait de déclarations d’intention que l’on ne peut qu’approuver.
La densification mesurée, plutôt sur les grands axes et notamment sur le grand boulevard est pour nous un point essentiel. Nous avons beaucoup de mal, en effet, à accepter que des maisons de caractère puissent être démolies et livrées à des promoteurs parfois peu regardants.
Le grand boulevard est une artère historique de notre commune. Il doit faire l’objet d’une attention toute particulière et d’une préservation spécifique.
Les second et troisième points rejoignent nos préoccupations et ce dont nous venons de parler au sujet des grandes et belles villas de notre commune.
Le 4eme point qui évoque la hauteur des constructions sera à n’en pas douter un nouvel outil technique qui permettra un nouveau regard sur les nouvelles demandes de permis.
Avec d’autres éléments déjà existants dont par exemple l’emprise au sol elle pourra nous permettre de freiner et sera un très bon outil.
Mais tous les outils du monde ne remplaceront pas la nécessaire concertation avec les riverains qui fait cruellement défaut. Les habitants, comme nous les élus souhaitons être informés des projets et ne pas les subir une fois le panneau posé. C’est à une nouvelle manière de faire que nous appelle cette délibération.
La préservation de la qualité paysagère et la densité d’espaces libres et plantés répond la encore à l’une de nos attentes.
Nous souhaitons également favoriser et défendre la vocation agricole de notre commune. Nous y tenons !
A ce propos, la vente des terrains rue du Fort nous inquiète fortement. Et les rumeurs dans la ville vont bon train. Quels projets ? Combien de logements ? Quelles nouvelles voiries ?
Dans le même quartier, les terrains que la ville possède en dessous du pavé stratégique sont toujours en friche. Quel devenir pour ces terrains ? Vous nous aviez parlé il y a quelques années du 8eme quartier. J’image qu’une réflexion est en cours. Nous aimerions, comme les marcquois en connaitre les tenants et les aboutissants !
La pression immobilière est forte sur notre ville et vous le savez, les marcquois ne veulent plus de cette urbanisation à marche forcée. Marcq est depuis toujours, la ville où il fait bon vivre. Soyons donc vigilant et bataillons ferme pour notre cadre de vie.
N’oublions pas que comme cela été fort justement rappelé dans Images de Marcq qu’en dernier ressort, c’est le maire qui a le dernier mot et qui délivre ou pas le permis. Le maire ne dispose-t-il pas du pouvoir de Police pour faire respecter le PLU.
Le dernier point concerne je cite : « la volonté de se positionner comme la ville permettant une cohabitation sereine des différents modes de déplacement ».
Là encore qui pourrait être contre ? Comment entrer précisément dans cette voie ? Nous serions avides de propositions concrètes. Une réflexion doit également être en cours. Nous aimerions en connaitre les tenants et les aboutissants.
Il me semble enfin, qu’un point important a été oublié dans cette étude préliminaire. Il constitue pour notre groupe le 7eme point qui aurait dû être pris en compte. Il s’agit bien sûr des parcs immobiliers à usage de commerces et de bureaux.
Nous avons tous en tête la nouvelle zone commerciale située en bordure de notre ville sur Marquette. Cette zone défigure l’entrée de notre commune et vient perturber non seulement nos commerces de centre ville mais également la circulation. En quelques mois, de nouveaux flux de véhicules ont été créés sans que personne ne se préoccupe des voiries existantes déjà saturées.
Il en sera de même pour le futur projet GIFI où notre groupe aurait préféré, vous le savez un parking relais. Solution alternative forte qui aurait permis un accès immédiat le tramway et qui aurait soulagé les rues mitoyennes des voitures ventouses pour lesquelles la zone bleue a été une bien mauvaise solution.
Que dire ensuite de l’avant-projet et de la déclaration d’intention relative au projet Monoprix qui envisage de créer dans ce quartier, déjà bien dense, 260 nouveaux logements pour 125 places de parking soit à 0,64 places par logement. Quelle est l’utilité du PLU dans ce cas ?
Quels terrains seront réservés à l’implantation future de nouvelles sociétés ? Quelles sociétés quitteront un jour la ville ?
Plusieurs autres questions nous viennent à l’esprit et permettez-moi de profiter de cette délibération pour vous les poser.
Quelle sera la place de la marque canalisée dans notre futur ? Dans 30 ans, comment envisager notre rivière et comment la positionner dans un schéma de circulation fluide et cohérent. Pour nous, la Marque pourrait être un axe fort de transport.
Par ailleurs, quelle sera la place de la permaculture, des jardins partagées. Le concept des jardins familiaux est certes intéressant mais il évolue et déjà beaucoup de villes ont inventés des nouvelles parcelles mettant en lumière de nouvelles pratiques. Mieux vivre avec notre planète n’est pas un élément tendance ou de mode : c’est une nécessité.
Notre ville comptait au 1er janvier 2015 40495 habitants. En 2005, notre ville comptait 38939 habitants soit une progression de presque 1600 habitants en 10 ans.
Nous assistons depuis deux ans à une modification profonde de notre ville. Des rues entières voient leur population changer. De nouvelles familles remplacent les personnes âgées décédées ou placées en maison de retraite.
Le PLU doit tenir compte de ce bouleversement et prévoir l’augmentation de population. Ces jeunes familles s’installent avec plus d’un véhicule par foyer ce qui accroit les problèmes de stationnement dans nos quartiers.
Ces familles qui s’installent avec de jeunes enfants méritent toute notre attention. La commune devra tout mettre en oeuvre pour les accueillir comme il se doit.
Nous pensons donc que cette délibération entraine dans son sillage beaucoup de questions. Nous voulons en profiter pour lancer des réflexions sur la ville de demain. Nous voulons y réfléchir, nous voulons nous questionner et nous voulons anticiper.
Les prochains mois devront faire une large place à la concertation aidée par cela par des gens compétents qui pourront expliquer de manière claire les enjeux à venir.
Les marcquois devront y avoir toute leur place. C’est notre souhait.
Je vous remercie de votre attention.